Alimentation et environnement – Moins de viande rouge, plus de lentilles
Au menu : moins de viande rouge mais beaucoup plus de légumineuses et de noix ; une base de fruits et de légumes mais peu de féculents. Telles sont les grandes lignes du régime, dessiné par une équipe d’experts internationaux, pour allier santé et préservation de l’environnement. Les dernières recommandations françaises vont dans le même sens, mais moins loin.
Peut-on acheter des avocats ? Tout consommateur soucieux à la fois de sa santé et de l’environnement s’est retrouvé face à ce genre de dilemme… D’un côté, c’est excellent pour la santé, les avocats : joli profil en graisses, des fibres en bonne quantité, des vitamines et minéraux… Cela leur a d’ailleurs valu de figurer en couverture d’une des plus grandes revues scientifiques internationales : Science. Mais de l’autre côté, ces fruits viennent souvent du Mexique ou du Pérou, une traversée des océans qui leur confère un bilan environnemental peu reluisant.
Double effet : santé et environnement
Dans cet esprit, la publication d’un énorme travail sur les régimes alimentaires à la fois sains et durables est bienvenue. Paru le 16 janvier 2019 dans la revue médicale The Lancet, ce travail de près de 50 pages, signé de 37 experts internationaux, montre qu’il est possible – et même souhaitable – d’allier ces deux préoccupations (1). La production alimentaire a en effet un fort impact sur l’environnement ; elle est par exemple responsable de 30 % des gaz à effet de serre. L’environnement, en retour, influence la santé. Les chercheurs ont donc compilé les données scientifiques pour élaborer un régime alimentaire qui permettrait à la fois de préserver la planète et de nourrir ses habitants en leur évitant des décès prématurés.
Portion congrue de viande rouge
Pour atteindre un tel objectif, des réductions drastiques de certaines consommations sont attendues en Europe et aux États-Unis. En première ligne, la viande rouge (bœuf, agneau, porc). La quantité recommandée s’établit à 14 g/jour en moyenne (comprise entre 0 g et 28 g par jour). Cela fait l’équivalent de moins d’un steak par semaine. Pour assurer des apports en protéines suffisants, la consommation d’œufs (13 g/jour), de volailles (29 g/jour) et de poissons (28 g/jour) est proposée mais c’est surtout du côté des légumineuses et fruits secs à coque que les apports doivent augmenter.
L’alternative. Dans la catégorie des légumineuses, sont recommandés 50 g par jour de haricots secs, lentilles et autres pois auxquels s’ajoute le soja (25 g/jour) et les cacahuètes (non salées) ou arachides (25 g/jour). Les fruits secs à coque (noix, noisettes, amandes, pistaches, etc.) sont pour leur part consommés à raison de 25 g par jour. Pesez-les pour vous rendre compte, ce sont des quantités quotidiennes relativement inhabituelles pour la plupart d’entre nous. Mais ces aliments, sources de protéines végétales, sont, dans leur version non salée, réellement très bons pour la santé.
Sucres et féculents à limiter
Côté glucides, les sucres ajoutés, en poudre, dans les produits tout prêts, sans intérêt nutritionnel, sont à limiter (pas plus de 31 g par jour). De même, la consommation de féculents (pommes de terre, manioc) n’est pas très intéressante pour la santé mais est source d’énergie. Les experts recommandent plutôt la consommation de céréales (riz, blé, maïs), de préférence complètes car elles sont alors plus riches en nutriments.
Huiles insaturées, fruits et légumes à favoriser
La base du régime devient, de fait, les fruits (consommation recommandée entre 100 et 300 g par jour), les légumes (entre 200 et 600 g) et les huiles insaturées telles qu’olive et colza (entre 20 et 40 g). Ces trois catégories sont jugées comme indispensables.
Dans les grandes lignes, ce régime « sain et durable » n’est donc pas très différent du régime méditerranéen dont Que Choisir a plusieurs fois relayé les bienfaits pour la santé.
Un régime international… à adapter
Les repères donnés peuvent sembler très stricts. Ce sont en réalité des valeurs moyennes : pour chaque catégorie d’aliments, des fourchettes de consommation sont données. Pour les produits laitiers par exemple, le repère est à 250 g/jour mais l’intervalle s’échelonne de 0 g à 500 g, indiquant que l’on peut s’en passer complètement tout comme doubler la dose. Enfin, il vaut pour les personnes de plus 2 ans mais dans certains cas, des adaptations sont à prévoir. Par exemple pour les adolescentes souvent carencées en fer, des aménagements peuvent être nécessaires. Ce régime est également un régime à vocation mondiale à adapter aux spécificités locales.
Les repères français : même esprit, moins radical
Coïncidence, le Programme national nutrition santé (PNNS) livrait, une semaine après les experts internationaux, ses nouveaux repères. Les auteurs du fameux « 5 fruits et légumes par jour » ont revu leur présentation. Sans être aussi radical que celui proposé par les experts internationaux, le modèle alimentaire français prône les mêmes directions (2).
- Dans les aliments « à augmenter », sans surprise, il est recommandé de consommer des fruits et légumes, avec respectivement 2 et 3 portions par jour, au minimum. Nouveauté, les légumes secs et les fruits à coque font leur apparition, s’inscrivant en cela dans la même perspective que le régime international.
- Dans les aliments « à réduire », la viande rouge apparaît en premier. Si le conseil est de diminuer, la limite est fixée à 500 g maximum par semaine, ce qui est 5 fois supérieur au repère des experts internationaux. L’alcool, la charcuterie, les produits salés et les produits sucrés sont aussi à consommer en quantité limitée.
Spécificités françaises, les produits affichant un Nutriscore « D » ou « E » n’ont de place sur la table que de temps à autre. Les produits ultratransformés qui contiennent de longues listes d’additifs (colorants, édulcorants, exhausteurs de goût) sont aussi déconseillés. Autre recommandation française, le fait-maison est encouragé. Voilà sans doute une pratique qui contribue aussi à allier bonne santé et protection de l’environnement.
Lire aussi
(1) “Food in the Anthropocene: the EAT–Lancet Commission on healthy diets from sustainable food systems”, The Lancet, 16/01/2019.
(2) Pour une liste exhaustive des recommandations : http://www.mangerbouger.fr/Les-recommandations
Arnaque sur Whatsapp – Tentatives de phishing
Des tentatives d’hameçonnage (ou phishing) envahissent actuellement les détenteurs de smartphones, via l’application de messagerie Whatsapp. Le mode opératoire n’est pas récent mais, bien rodé, il continue de sévir et de faire des victimes. Décryptage et conseils.
Une nouvelle vague de fausses annonces promotionnelles sévit actuellement. Disneyland, le Futuroscope ou encore Air France voient leur identité usurpée par des malfaiteurs qui vous font miroiter de prétendus gains via des messages envoyés sur votre smartphone. Cette arnaque est loin d’être inédite, les escrocs se faisant régulièrement passer pour divers organismes et marques, comme celle d’Ikea il y a un peu plus d’un an.
La supercherie démarre sur Whatsapp. Vous recevez un message sur l’application, vous proposant de gagner des cadeaux à l’occasion d’un anniversaire.
Cliquer sur le lien inséré vous amène vers un faux site de l’enseigne usurpée (Air France dans notre exemple). Après avoir répondu à une série de questions, on vous annonce que vous êtes éligible pour remporter deux billets gratuits. Mais, avant de les obtenir, vous devez envoyer le message reçu à vingt de vos contacts via Whatsapp, afin de propager l’arnaque.
Parcours Web incohérent
Cette étape effectuée, vous cliquez sur « Réclamer les tickets ». Vous êtes alors baladé d’une page Web à l’autre, des offres d’organismes n’ayant rien à voir entre eux (dans notre cas, Action contre la faim, Total Spring et Audika) vous sont proposées, et les promesses de gains déferlent. Ceci est de l’hameçonnage (ou phishing), le seul objectif est de vous soutirer des données personnelles, en particulier vos coordonnées bancaires, mais aussi vos adresse et numéro de téléphone. Vous ne recevrez jamais de cadeau et risquez, dans le meilleur des cas, de vous faire solliciter par diverses sociétés qui ont récupéré vos informations. Au pire, vos données bancaires seront utilisées pour vous extorquer de l’argent.
Comment réagir face à une tentative de phishing ?
Si vous êtes destinataire de ce type de message promotionnel, ne répondez en aucun cas et allez sur le site officiel de l’enseigne pour savoir si l’opération mise en avant existe réellement. Si ce n’est pas le cas, vous êtes la cible d’hameçonnage et serez dirigé vers un faux site. Prenez garde, certains sont très bien imités : traquez les détails qui trahissent l’usurpation. L’URL peut vous mettre sur la piste, tout comme l’interface minimaliste, les fautes d’orthographe ou encore les questions qui n’ont pas de sens (par exemple « Aimeriez-vous visiter Air France ? », comme s’il s’agissait d’un parc d’attractions).
N’hésitez pas à signaler cette arnaque à la direction départementale de la protection des populations (DDPP). Prévenez également le 33700, plateforme de lutte contre les spams vocaux et SMS.
Si vous êtes victime de cette technique de phishing, rendez-vous sur la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr : conseils et marche à suivre sont détaillés. Contactez également votre banque, qui doit prendre en charge les paiements non autorisés (article L. 133-19, code monétaire et financier). Attention toutefois, si votre établissement bancaire prouve votre négligence, vous ne serez pas remboursé.
Fraudes à la viande de cheval – Le procès s’ouvre enfin
À partir d’aujourd’hui, on va parler « barbaque » au tribunal de grande instance de Paris. En effet, le procès de l’affaire de la fraude à la viande de cheval vendue comme viande de bœuf, qui a éclaté il y a 6 ans, s’ouvre ce lundi pour une durée de 12 jours. L’UFC-Que Choisir s’est constituée partie civile en janvier, au motif de l’atteinte à l’intérêt collectif du consommateur. Rappel des faits.
L’affaire des « lasagnes de cheval » éclate en Irlande en janvier 2013, quand les autorités sanitaires britanniques font analyser des steaks hachés vendus en grande surface (1). Surprise : en lieu et place de bœuf, il s’agit de cheval ! Le scandale prend rapidement une ampleur européenne, quand le géant agroalimentaire suédois Findus fait contrôler ses lasagnes à la bolognaise, qui s’avèrent également contenir de la viande équine. Les regards se tournent vers son fournisseur français, Comigel (devenu depuis CookUp Solutions). Ce dernier se retourne vers sa filiale luxembourgeoise Tavola, qui met à son tour en cause son propre fournisseur, l’entreprise française Spanghero (à l’époque filiale de la coopérative agricole Lur Berri). Les enquêteurs de la Répression des fraudes (DGCCRF) mettent alors au jour un montage complexe menant de Roumanie au Luxembourg, via les Pays-Bas, Chypre et la France. Par la même occasion, les consommateurs découvrent, ahuris, l’ampleur des circuits de commercialisation de la viande en Europe.
Changement d’espèce
En l’espace d’un an, de février 2012 à février 2013, plus de 750 tonnes de viande – appelée « minerai » par les professionnels – ont changé d’espèce entre leur départ de Roumanie et leur incorporation dans divers plats préparés. Des chevaux de réforme étaient abattus en Roumanie, puis expédiés vers des entrepôts frigorifiques de la société de trading Windmeijer Meat Trading, aux Pays-Bas. Puis la viande passait sous la propriété de Draap Trading, une société également dirigée par un trader néerlandais et domiciliée à Chypre. Enfin, la viande était livrée chez Spanghero, à Castelnaudary (Aude). C’est là que le changement de nature, mais aussi de nationalité, semble avoir été réalisé : il suffisait de remplacer les étiquettes sur les lots, et le tour était joué, le cheval roumain devenait bœuf français.
4,5 millions de plats préparés
Sur les 750 tonnes, les deux tiers ont été vendus à Tavola, et le tiers restant utilisé par Spanghero pour ses propres fabrications. Les plats élaborés tels que des lasagnes, du hachis parmentier, de la moussaka, etc., étaient destinés à différents clients, à l’instar de Comigel. Ce dernier fournissait à son tour de nombreux clients, tels que Findus ou William Saurin, mais aussi les distributeurs Carrefour, Casino, Système U, Cora, Auchan, Monoprix, Aldi, Picard, dans plusieurs pays européens. Environ 4,5 millions de plats préparés auraient donc été livrés dans treize pays, dont le Royaume-Uni, l’Irlande, la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, la Suède, la Norvège.
À la faveur de cette escroquerie, d’autres fraudes portant sur de la viande de cheval ont été révélées à travers l’Europe, de la part de différents négociants ou industriels. Ce qui met en évidence l’insuffisance des contrôles et des sanctions, comme nous le rappelions en 2013.
Quatre inculpés
Dans l’affaire Spanghero, quatre personnes sont aujourd’hui poursuivies en correctionnelle pour « escroquerie en bande organisée » et pour « tromperie sur la nature, la qualité substantielle, l’origine et la quantité » de la viande : l’ancien dirigeant de Spanghero Jacques Poujol, son directeur Patrice Monguillon, ainsi que deux traders néerlandais, Johannès Fasen (société Draap Trading) et Hendricus Windmeijer (société Windmeijer Meat Trading BV). Certains n’en sont pas à leur coup d’essai : la société Draap avait déjà été épinglée pour avoir vendu de la viande de cheval en tant que bœuf halal…
Étiquetage de l’origine des viandes
Cette affaire des « lasagnes de cheval » a relancé le débat sur la traçabilité et l’origine des viandes utilisées dans les produits transformés. Pour rétablir la confiance des consommateurs, la France a plaidé auprès de l’Union européenne (UE) pour l’instauration d’un étiquetage de l’origine des viandes – une revendication de longue date de l’UFC-Que Choisir – mais plusieurs États membres se sont opposés à une mesure obligatoire.
La France a néanmoins obtenu de mettre en place un étiquetage à titre expérimental à partir de janvier 2017 (ce test vient d’être reconduit jusqu’au 31 mars 2020) : l’origine des viandes dans les produits transformés contenant plus de 8 % de viande, ou du lait dans les produits laitiers contenant plus de 50 % de lait, doit être indiquée sur l’emballage. Le ministère de l’Agriculture souligne que d’autres États membres nous ont emboîté le pas (2), et qu’une initiative citoyenne en ce sens a également été enregistrée par la Commission européenne.
Le long voyage de la viande de cheval
(1) Il s’agissait de viande équine d’origine polonaise, constituant une autre fraude que l’affaire Spanghero. Mais les analyses réalisées par Findus suite à cette alerte permettent de détecter la présence de viande de cheval au lieu de bœuf dans ses produits.
(2) La Grèce, l’Espagne, la Finlande, la Lituanie et le Portugal pour le lait, et l’Italie pour le riz, le blé dur, la tomate et le lait.
Facture d’électricité – Attention à l’arnaque du remboursement de la CSPE
On vous téléphone pour vous assurer que vous pouvez obtenir le remboursement de la CSPE (contribution au service public de l’électricité), une taxe qui pèse de plus en plus lourd sur les factures d’électricité. Raccrochez… votre interlocuteur veut juste vous soutirer de l’argent !
Quelques consommateurs nous ont interpellés sur la base d’un scénario à chaque fois identique. « On m’a téléphoné pour me proposer de faire enlever la taxe CSPE de ma facture d’électricité et me la faire rembourser. La personne veut un rendez-vous à mon domicile. Qu’en pensez-vous ? » À Que Choisir c’est clair et net, nous en pensons le plus grand mal. C’est tout simplement une arnaque.
Ces officines surfent sur une décision du Conseil d’État en date du 3 décembre 2018. Elle est venue préciser un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne du 25 juillet dernier. Mais elles l’aménagent à leur sauce. Elles cherchent juste à se faire rémunérer en promettant le remboursement de la CSPE, cette taxe prélevée sur toutes les factures d’électricité, qu’on soit client d’EDF ou de n’importe quel autre fournisseur d’électricité.
La démarche a d’autant plus de quoi séduire que cette taxe plombe lourdement les factures. D’un montant de 3 € par MWh à sa création en 2003, elle est à 22,5 € par MWh depuis 2016, un montant auquel il faut ajouter une TVA de 20 %, soit en réalité 27 € facturés tous les 1 000 kWh consommés. Un ménage qui consomme 5 000 kWh par an paie ainsi 135 € de CSPE. L’enjeu n’est pas négligeable.
Pourtant son remboursement est impossible. Seule une petite fraction de la taxe est en réalité sujette à remboursement (7,4 % au titre de l’année 2009 par exemple) et sur une période qui s’étale de 2009 à 2015. Mais pour un remboursement éventuel de cette part de CSPE, il faut avoir réclamé en temps et en heure, c’est-à-dire au cours de l’année qui suit le paiement contesté. Du fait de ce délai très bref, aucune demande de remboursement entreprise en 2018 ou en 2019 ne peut aboutir. Il aurait fallu faire la demande courant 2010 ou 2011 en fonction de la date de paiement pour la fraction 2009, courant 2016 ou 2017 pour celle de 2015. Tous ceux qui vous font miroiter un possible remboursement sont des escrocs.
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Pension de réversion – Il y a du mieux
Avec la fusion Agirc-Arcco en ce début d’année, l’âge à partir duquel il va être possible de percevoir une pension de réversion vient d’être modifié. Et pour une fois, c’est une bonne nouvelle.
L’octroi d’une pension de réversion est un sujet particulièrement sensible dans le contexte actuel de mise en avant des inégalités. Lorsqu’une femme bénéficie d’une réversion, ce qui est le cas de près de 9 bénéficiaires sur 10, l’écart moyen entre sa retraite globale, éventuelle majoration de pension pour trois enfants comprise, et celle d’un homme passe ainsi de 39 % à 25 %, ce qui est loin d’être négligeable (1). C’est également un sujet sensible à l’aune de l’instauration, d’ici à la fin de l’année, du futur régime universel des retraites, réforme menée actuellement par Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites… Aussi, lorsqu’il y a assouplissement des conditions d’attribution, pas question de ne pas le souligner.
Désormais possible dès 55 ans
En effet, depuis le 1er janvier 2019, le ou la conjoint(e), tout comme l’ex-conjoint(e) d’un(e) salarié(e) ou d’un(e) retraité(e) du secteur privé ou du secteur agricole décédé(e), peut désormais prétendre au bénéfice d’une réversion dès 55 ans, et non plus à deux âges différents comme cela était le cas jusqu’à présent : 55 ans pour la réversion Arcco (régime de retraite complémentaire auquel sont obligatoirement affiliés tous les salariés), mais 60 ans pour la réversion Agirc (régime de retraite complémentaire auquel sont uniquement affiliés les salariés cadres ou assimilés), sachant que cette dernière est de loin la plus importante en termes de montants. Cet assouplissement, bienvenu, s’exerce depuis le début de l’année à la faveur de la fusion de l’Agirc avec l’Arrco décidée fin 2015 par les partenaires sociaux, et de la création d’un régime de retraite complémentaire désormais unique. Il ne vaut toutefois que pour les seuls décès intervenus ou à intervenir à compter du 1er janvier 2019. Pour ceux ayant eu lieu avant cette date, les conditions en vigueur jusqu’à présent continuent de prévaloir.
Toujours sans conditions de ressources
Pour mémoire, seules les personnes mariées ou l’ayant été peuvent bénéficier d’une réversion Agirc-Arcco et d’une façon plus globale, d’une réversion auprès de tous les autres régimes obligatoires, complémentaires ou de base. Comme auparavant, la pension de réversion du régime Agirc-Arcco est attribuée à la seule condition de ne pas être remarié(e). Elle reste égale à 60 % de la pension complémentaire du retraité ou de celle dont aurait pu bénéficier un salarié décédé. Pour les ex-conjoint(e)s non remarié(e)s, cette proportion est souvent moindre car un prorata de la durée du mariage par rapport à la durée de cotisation de la personne décédée est effectué. Pour le moment, ces droits sont encore attribués sans aucune condition de ressources, ce qui est un réel avantage (pour la réversion du régime général par exemple, certains seuils ne doivent pas être dépassés). Ils peuvent également être attribués sans condition d’âge, si l’ayant droit est en situation d’invalidité ou s’il a deux enfants à charge au moment du décès.
Lire aussi
(1) Source : Les retraités et les retraites, panorama Drees 2018, ministère des Solidarités et de la Santé.
Diagnostic de performance énergétique – Un projet de fiabilisation bienvenu
Les diagnostics de performance énergétique (DPE) faussent le marché immobilier, a encore dénoncé Que Choisir lors de sa dernière enquête sur le sujet. Un projet de fiabilisation est en cours, il n’a pas droit à l’erreur.
Les diagnostics de performance énergétique (DPE) c’est la loterie, ils faussent le marché immobilier, la dernière enquête de Que Choisir sur le sujet l’a encore démontré. C’est d’autant plus grave qu’ils déterminent la valeur verte des logements. Ils apportent une surcote à ceux qui sont bien classés et une sérieuse décote aux mal notés. Les notaires font les comptes chaque année et la tendance se confirme. Selon les régions, une maison classée en F ou en G se vend de 9 à 17 % moins cher que si elle est en D, tandis qu’une maison classée en A ou en B vaut de 6 à 14 % plus cher que si elle est en D.
De plus l’importance des DPE va encore s’accroître. La loi Elan adoptée l’automne dernier stipule que le DPE deviendra opposable à compter du 1er janvier 2021, et plus seulement vaguement informatif. C’est une mesure que l’UFC-Que Choisir réclamait depuis des années. Tout acquéreur ou vendeur qui s’estime floué pourra alors se retourner contre le professionnel.
Mais pour cela, le DPE doit devenir fiable, et ce n’est pas une mince affaire. « Nous avons vendu un pavillon des années 50 après avoir réalisé de gros travaux d’isolation qui l’avaient rendu très confortable hiver comme été. Pourtant, le diagnostiqueur nous l’a classé en E, c’est incompréhensible, témoigne Christine. Face à notre colère, il l’a placé dans le bâti d’avant 1949 ce qui lui a permis de consulter nos factures de gaz. Du coup il nous a ressorti le DPE en B. C’est une méga-fumisterie », s’insurge-t-elle. Marie-Thérèse est tout aussi remontée. En 2007, sa maison sans isolation fut classée en E. Après avoir fait poser 20 cm de laine de roche sous la toiture et changé tous les ouvrants pour du double vitrage performant, elle a fait refaire un DPE récemment. Stupeur, le diagnostiqueur a rétrogradé sa maison en F ! Heureusement la fiabilisation des DPE est en cours, mais sans refonte profonde de la formation des professionnels, il est peu probable que la mise à jour de la méthode de calcul, des logiciels et des données puisse faire des miracles. Que Choisir ne manquera pas de vérifier la fiabilité des nouveaux DPE en temps voulu.