UFC-QUE CHOISIR MOULINS

Cosmétiques faits maison Aroma-Zone – Des prix en trompe-l’œil

Aroma-Zone, le leader de la cosmétique faite maison, propose sur son site plusieurs centaines d’ingrédients et plus de deux mille recettes à faire soi-même à partir de ces derniers. Chacune affiche un prix dont la modicité a de quoi convaincre les indécises de passer au « do it yourself » (DIY). Mais nos propres calculs invitent à relativiser.

Le prix modique, c’est une des raisons qu’invoquent les consommatrices lorsqu’elles se lancent dans la cosmétique faite maison. Anne Vausselin, la cofondatrice d’Aroma-Zone, le poids lourd du secteur qui revendique un fichier d’un million de clientes, le confirme : « Elles savent que nous pratiquons des prix justes qui ne servent ni à payer des campagnes de publicité, ni à rémunérer les actionnaires puisque notre entreprise est familiale. »

« Prix justes », façon de parler. Pour donner des idées sur la manière d’utiliser les matières premières vendues sur son site, Aroma-Zone propose plus de 2 000 recettes. Du savon au mascara en passant par le gel coiffant ou le contour des yeux, tout le rayon hygiène-beauté est représenté. Pour chaque recette est indiqué un prix. Interrogée sur le mode de calcul de ce dernier, Anne Vausselin nous a expliqué qu’il s’agissait d’une simple règle de trois : s’il faut 10 cl d’une huile qui coûte 50 € le litre, on compte 5 € et ainsi de suite pour les autres ingrédients de la préparation. Problème, les calculs que nous avons faits sur les recettes que nous avons testées n’aboutissent pas du tout aux mêmes montants que ceux indiqués sur le site. Ces derniers sont toujours sous-évalués.

D’abord, ils ne tiennent pas compte du fait que, pour faire ses cosmétiques soi-même, il faut acheter un minimum de matériel : balance de précision, fouet, spatule, etc. Pour préparer les six recettes testées, nous avons dû dépenser 23,95 € pour les ustensiles, encore est-ce un minimum. Il faut aussi compter avec les contenants : 0,6 à 1,5 € pour chacune de nos 6 recettes. Optez pour un pot ou un flacon en verre et il vous en coûtera 1,30 à 1,50 € pour seulement 30 ml. Mais même si on estime que la consommatrice dispose déjà de tout le matériel nécessaire, les prix affichés sur le site d’Aroma-Zone ne reflètent pas la réalité. Les ingrédients qu’il faut acheter sont souvent nombreux, du fait de recettes « à rallonge » incluant bon nombre d’huiles essentielles et autres colorants pas indispensables. Mais surtout, on ne les épuise pas tous en même temps. Pour continuer à fabriquer la même recette, on est sans cesse obligé de racheter un flacon de tel ou tel ingrédient et on n’en finit jamais.

Pour évaluer plus justement le coût de chaque recette, nous avons procédé à deux calculs. Le premier, pour une première préparation : il faut alors acheter l’ensemble des ingrédients. Le second pour dix préparations. Il n’est égal au dixième du premier que dans un cas, celui du dentifrice, où l’ingrédient qui s’épuise en premier est fourni en quantité suffisante pour réaliser 10 recettes. Dans les autres cas, il faut racheter des ingrédients en cours de route. Notre tableau parle de lui-même : les prix des recettes Aroma-Zone sont loin d’être aussi intéressants que ce que le site prétend. Et les prix au litre sont souvent beaucoup plus élevés que ceux des concurrents choisis pour notre test.

Or notre mode de calcul n’est pas exagérément rigoureux avec le distributeur. D’abord, parce que nos prix s’entendent hors matériel. Ensuite, parce que lorsque plusieurs contenances de matières premières sont proposées, nous avons systématiquement choisi la plus économique. Enfin, parce que calculer le prix de dix préparations suppose que la consommatrice ne se lassera entre-temps ni de fabriquer ses propres cosmétiques, ni de la recette en question. Plutôt optimiste, donc !

tableau-cosmetiques-faits-maison

 

7 décembre 2018

Levothyrox – Des expertises ordonnées

Le tribunal de grande instance de Toulouse a rejeté la demande d’indemnisation de 42 personnes mécontentes de la nouvelle formule du Levothyrox, mais a ordonné des expertises.


Dans le feuilleton du Levothyrox, c’est au tour de la justice de mettre son grain de sel. Lundi dernier, le tribunal de grande instance de Toulouse a rejeté la demande d’indemnisation en urgence pour préjudice d’anxiété et préjudice moral de 42 personnes mécontentes du médicament, dont une nouvelle formule est commercialisée depuis le printemps 2017. Elles réclamaient 30 000 € chacune au laboratoire Merck.

Tout n’est cependant pas perdu pour elles, puisque des expertises ont été ordonnées. Trois experts seront donc désignés pour décider si, et comment, la nouvelle formule du Levothyrox, dont les excipients ont été modifiés pour obtenir une meilleure stabilité du produit, est à l’origine des effets indésirables rapportés. En particulier, ils devront dire si la nouvelle formule a aggravé des symptômes existants ou en a fait apparaître d’autres, et si les victimes gardent des séquelles de la période où elles ont pris le médicament. Nul doute que les conclusions de l’expertise seront suivies de près.

Le tribunal a également exigé de Merck que l’ancienne formule reste disponible pendant au moins les 3 premiers mois de 2019. Le laboratoire a d’ores et déjà répondu que ce serait le cas, et que la disponibilité serait même étendue à toute l’année 2019 pour les personnes disposant d’une ordonnance. La cour d’appel de Toulouse avait déjà statué dans ce sens il y a quelques mois.

 

6 décembre 2018

Hypertension – L’hydrochlorothiazide associé à un risque de cancer de la peau

Les personnes souffrant d’hypertension artérielle sont invitées à surveiller leur peau. Les traitements à base d’hydrochlorothiazide sont associés à un risque de développer un cancer cutané de type carcinome.

 

Attention au soleil si vous prenez de l’hydrochlorothiazide, un diurétique indiqué contre l’hypertension qui figure parmi les plus utilisés en France. Seul (Esidrex) ou en association avec d’autres médicaments (Coaprovel, Cotareg, etc.), ce traitement fait l’objet d’une mise au point à l’échelle européenne. Son utilisation est associée à un risque augmenté de cancer de la peau. En France, les notices des 184 médicaments concernés vont évoluer, annonce l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Les autres molécules ne sont pas concernées.

Cette action coordonnée (1) est la conséquence directe de deux études menées au Danemark, qui ont mis en évidence ce risque de cancer cutané. Il s’observe particulièrement dans le cadre d’une prise de « doses cumulatives croissantes ». Les cas observés concernent les deux formes les plus courantes : les carcinomes (basocellulaire et épidermoïde), qui pourraient être liés à une photosensibilisation observée au cours du traitement

Quel est le risque ?

Ces deux travaux font état d’un risque pour le moins variable. Élément rassurant : il se produit surtout à des doses considérées comme élevées. La première étude s’est penchée sur 71 500 individus souffrant de carcinome basocellulaire et 8 600 atteints de carcinome épidermoïde. Un peu plus de 2 % d’entre eux avaient pris beaucoup d’hydrochlorothiazide, soit 50 000 mg absorbés en cumulé. Cela correspond à 25 mg par jour pendant 6 ans. Dans ce cas, la prise du traitement est associée à une hausse de 29 % du risque relatif de carcinome épidermoïde. Dans le cas du carcinome basocellulaire, il est multiplié par quatre.

La seconde étude s’est intéressée aux carcinomes épidermoïdes se développant sur la lèvre. L’exposition au soleil est alors une cause majeure. Là aussi, une augmentation du risque a été observée. Plus les doses sont élevées, plus la probabilité de développer un cancer s’élève. La dose maximale (100 000 mg en cumulé) est ainsi associée à un risque relatif multiplié par 7,7.

En Europe, le carcinome épidermoïde est responsable d’un à 34 cas pour 100 000 habitants par an et le carcinome basocellulaire de 30 à 150 cas pour 100 000 habitants par an. Dans l’absolu, ce risque reste donc assez faible.

Surveillez votre peau !

Malgré tout, les personnes hypertendues sont officiellement invitées à prendre leurs précautions face à l’exposition au soleil, qu’elles prennent l’hydrochlorothiazide seul ou en association avec d’autres molécules. L’analyse des données de pharmacovigilance en Europe a, en effet, confirmé cette première alerte (2). Au cours du traitement, il est recommandé d’éviter une exposition excessive au soleil ou aux UV de toute nature. Si celle-ci est inévitable, le recours à l’écran solaire est, bien sûr, indispensable.

Surveiller régulièrement l’état de sa peau est également conseillé. L’objectif : repérer rapidement toute lésion suspecte, en particulier sur les zones régulièrement exposées. Un carcinome se manifeste par une présentation anormale de la peau (peau écailleuse, couleur étrange, lésion de forme anormale). Si de tels signes se manifestent, une biopsie sera peut-être nécessaire pour confirmer la nature de cette anomalie.

Même en cas de lésions suspectes, il est essentiel de ne pas cesser de prendre ses médicaments sans en parler à son médecin. Cela peut déséquilibrer la maladie qu’il traite et donner lieu à des complications sévères.

 

(1) « Hydrochlorothiazide – Risque de cancer de la peau non-mélanome (carcinome basocellulaire, carcinome épidermoïde) – Lettre aux professionnels de santé », ANSM, 06/11/2018

(2) « Médicaments à base d’hydrochlorothiazide : information sur l’évaluation européenne d’un signal de sécurité – Point d’information », ANSM, 18/01/2018

 

5 décembre 2018

Marché de l’assurance – Premiers pas d’Amazon en France

Le géant américain de l’e-commerce lance un partenariat avec la compagnie Aviva France pour vendre des contrats d’assurance auto et habitation dans l’Hexagone. La souscription s’effectue en ligne via le porte-monnaie électronique Amazon Pay.

 

Amazon poursuit lentement son incursion dans le monde de l’assurance. On pouvait déjà souscrire un contrat Amazon Protect (une extension de garantie de 1 an contre la panne) pour les petits appareils ménagers achetés sur sa plate-forme de vente, car cette dernière a conclu un partenariat avec l’assureur The Warranty Group, basé à Londres, pour proposer ce service. Mais le géant de l’e-commerce a trouvé un nouvel allié en la filiale française de l’assureur britannique Aviva.

Premier service réglable via Amazon Pay

Amazon ne commercialise donc pas (encore) de produits d’assurance sur sa plate-forme, mais offre la possibilité aux futurs assurés d’Aviva de régler leur contrat d’assurance auto et multirisque habitation via Amazon Pay. Ainsi, les internautes possédant un compte sur ce portefeuille électronique n’ont pas besoin de fournir leurs coordonnées bancaires à Aviva. Ils paient en indiquant seulement leur identifiant et leur code Amazon Pay. L’idée consiste à simplifier le parcours de paiement et à sécuriser les transactions (en évitant la multiplication des sites qui possèdent les données bancaires de leurs clients). Amazon Pay a débarqué en France l’année dernière pour permettre aux internautes de régler leurs achats auprès des sites marchands affiliés… et pour concurrencer le portefeuille PayPal d’eBay, mais c’est la première fois qu’Amazon Pay peut être utilisé pour un régler un service.

À terme, un comparateur d’assurances ?

« Pour l’instant, l’arrivée d’Amazon représente une facilitation de paiement, mais pas une nouvelle offre d’assurance, avec des nouveaux contrats, tarifs et services différents », résume Guillaume Bourdon, co-fondateur de Quinten, société de conseil en science des données. « C’est pourtant intéressant, car cela devrait inciter les assureurs traditionnels à simplifier la souscription en ligne », ajoute-t-il. En outre, il se murmure qu’Amazon projette de lancer un comparateur d’assurances. Dans cette optique, l’alliance avec Aviva ne représenterait qu’une première expérimentation. Mais les conséquences associées à cette seconde initiative promettent de perturber quelque peu le milieu de l’assurance : mise en avant de formules low cost, risques de dumping sur les prix et de discrimination de la clientèle, etc.

 

4 décembre 2018

Démarchage – Nos Astuces

Les astuces de l’UFC-Que Choisir de Moulins en matière de démarchage.

L’UFC-Que Choisir de Moulins propose des fiches pratiques pour couper court à un démarchage.

Qui n’a pas été victime d’un démarcheur indélicat ? Que faire lors d’un démarchage à domicile ou par téléphone ? Comment repérer les arnaques ? Comment se prémunir d’éventuels abus ? Quelles astuces pour faire face à un démarchage ? L’UFC-Que Choisir de Moulins vous propose d’être un consommateur averti grâce à ces fiches pratiques sur le démarchage. Connaître ses droits, c’est mieux se défendre.

Parce que se rétracter et revenir sur son engagement n’est pas toujours possible en cas de démarchage, l’UFC-Que Choisir vous donne les astuces et les conseils pour vous permettre de mieux vous prémunir.

Si vous avez besoin d’un conseil personnalisé, nos bénévoles sont là pour vous aider.

Sommaire :

  1. Les secteurs du démarchage
  2. Nos précautions avant de signer
  3. Déjouer les pièges des démarcheurs
  4. Gare à la fausse excursion !
  5. Etre invité(e) à retirer un cadeau
  6. Dépannage urgent : rester vigilant(e)
  7. Délai de rétractation : jusqu’à quand ?
  8. Se rétracter : comment faire ?
  9. Paiement immédiat lors d’un achat
  10. Régler un achat à crédit
  11. Prendre un crédit spécifiquement pour un achat
  12. Stop au harcèlement téléphonique
  13. Refuser une offre faite par téléphone
  14. Accepter une offre par téléphone
  15. Démarché(e) par une assurance
  16. Délai de rétractation dépassé : que faire ? 

 

N’hésitez pas à venir à nos permanences. Nos bénévoles feront le point sur votre situation.

Votre association locale de l’UFC-QUE CHOISIR vous aide à résoudre vos litiges.

 

3 décembre 2018

Rappel Polo – La solution tarde

Toujours abandonnés à leur sort, les propriétaires de Volkswagen Polo, mais aussi de Seat Arona et Ibiza, ne peuvent toujours pas utiliser les 5 places de leur voiture. La seule solution, pour l’instant, est de demander une voiture de prêt aux constructeurs. Explications.

 

Depuis que le rappel 69W3 concernant un problème de ceinture de sécurité condamnant la place centrale arrière a été diligenté, les utilisateurs de Seat Arona et Ibiza ou, comme Stéphanie et Cathy, de Volkswagen Polo, ont l’impossibilité d’utiliser les 5 places de leur voiture. À force de plaintes, ces deux propriétaires fortement handicapées dans leur quotidien ont réussi à obtenir de la marque un véhicule de prêt.

Une persistance payante

Si Stéphanie a obtenu assez rapidement une voiture de prêt auprès de son concessionnaire, les premiers courriels adressés depuis septembre au service clientèle de Volkswagen (1) par Cathy sont restés infructueux. Mais celle-ci persiste mi-octobre, regrette dans son message d’avoir « reçu trois courriers de votre part mais à chaque fois vos réponses sont évasives et il ne m’est rien proposé de concret ». Elle fait aussi part de son désarroi « en raison de la défectuosité de la ceinture latérale gauche, ma Polo comporte désormais 4 places (et non 5 comme elle devrait l’être), ce qui m’est fortement handicapant ». Et de continuer ainsi : « par conséquent, je vous mets en demeure de me prêter un véhicule de remplacement de même catégorie et avec les mêmes options que ma Polo (voire d’une catégorie supérieure) exempt de défaut en application de l’article L.217-11 du Code de la consommation (quitte à ce que vous le louiez à vos frais auprès d’une société de location) ». Une démarche qui, cette fois, a porté ses fruits, puisque Cathy sera contactée le lendemain par téléphone et se verra enfin proposer gratuitement, le vendredi 27 octobre, une voiture de prêt (louée chez RentaCar pour une durée de 21 jours). Et quelle voiture, puisqu’il s’agit d’une… Polo ! Elle s’est immédiatement enquise de la possibilité d’utiliser toutes les places, ce que le loueur lui confirmera.

La solution existe dans les usines

Si elle se satisfait aujourd’hui de pouvoir reprendre le cours normal de ses déplacements, Cathy est tout de même agacée et ne comprend pas pourquoi la Polo de location est conforme alors qu’aucune solution n’est proposée depuis plusieurs mois pour corriger le défaut sur la sienne. Car, en examinant les fixations de ceinture arrière, elle a remarqué que la boucle de la ceinture du milieu est bien plus basse que celle de sa Polo, et qu’elle ne peut donc pas appuyer sur celle d’à côté. Il est ainsi évident que la solution existe dans les usines de fabrication de la Polo, et qu’elle est relativement simple à mettre en œuvre. Pourquoi alors ne pas raccourcir ou même changer le dispositif de verrouillage de la ceinture de sécurité centrale sur sa Polo ? Cette opération ne devrait pas prendre plus de quelques minutes… Pourtant, à cette question Cathy n’a toujours aucune réponse. Elle attend encore que Volkswagen remette en conformité sa voiture achetée en mars 2018.

Notes

 

3 décembre 2018