Ingrédients indésirables dans les cosmétiques : la DGCCRF dans les pas de l’UFC-Que Choisir
Suite à notre enquête sur les ingrédients indésirables présents dans les produits cosmétiques et à notre saisine des autorités, la Répression des fraudes est allée sur le terrain pour mener ses propres contrôles. Elle en a tiré les mêmes conclusions que l’UFC-Que Choisir et a sévi.
« À la suite de signalements, parus dans la presse consumériste en juin 2017, dénonçant la présence sur le marché de 23 produits cosmétiques contenant de la methylisothiazolinone (MIT) et de l’isobutylparaben, la DGCCRF a […] mené une enquête ciblée de recherche de produits cosmétiques susceptibles de contenir ces conservateurs prohibés. » C’est peu dire que le communiqué de presse de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) du 26 octobre nous emplit d’une satisfaction certaine. Car les signalements en question proviennent de notre enquête qui, en juin dernier, nous a permis de référencer plus de 1 000 produits cosmétiques contenant au moins un ingrédient indésirable. Une liste si longue qu’il nous a fallu la diviser en 8 grandes catégories (maquillage, soins du corps, soins du visage, déodorants…).
À la suite de quoi la DGCCRF a ciblé son action sur les produits contenant les conservateurs interdits depuis juillet 2015 (isobutylparaben) et février 2017 (MIT). Comme l’UFC-Que Choisir, elle a retrouvé ces conservateurs dans 23 produits, qui ont fait l’objet d’une prescription de retrait immédiat de sa part. D’autres produits sont également concernés, le total atteignant plus de 140 références. L’autorité administrative a même repéré des fabricants qui « se sont efforcés d’écouler leurs stocks jusqu’à une date très proche de l’entrée en vigueur de l’interdiction ». Pire encore, « deux fabricants ont même poursuivi l’utilisation et la commercialisation de ces conservateurs interdits dans la formulation de leurs produits cosmétiques ».
Les résultats de l’enquête de la Répression des fraudes s’avèrent encourageants. Tout au moins au niveau de l’action contre les conservateurs interdits. Bien qu’autorisées, les molécules toxiques à éviter dans les produits cosmétiques ne se limitent pas aux conservateurs. Parmi elles, les perturbateurs endocriniens sont particulièrement à bannir et, hélas, la définition donnée en juillet dernier à ces substances par la Commission européenne s’est révélée bien trop minimaliste pour assurer la protection des consommateurs.