UFC-QUE CHOISIR MOULINS

Investissements en hôtellerie : Maranatha placé en redressement judiciaire

Le groupe hôtelier Maranatha, qui propose aux particuliers d’investir dans l’hôtellerie, vient d’être placé en redressement judiciaire. Quelque 6 000 particuliers qui avaient investi dans ses opérations immobilières se trouvent piégés, au moins provisoirement.

 

Le scénario pessimiste s’est malheureusement vérifié. Le groupe Maranatha, sur la solidité duquel Que Choisir avait émis des doutes dès 2016, a été placé le 27 septembre en redressement judiciaire, sur décision du tribunal de commerce de Marseille. Le tribunal a prononcé une mise en observation jusqu’au 27 mars 2018. Ses attendus sont préoccupants. Les juges évoquent « la complexité des schémas financiers » montés par le fondateur, Olivier Carvin, à la tête de plus d’une centaine de sociétés. La holding Maranatha accuse un déficit de 3,2 millions d’euros au 11 septembre 2017, selon le jugement. La somme paraît faible, au regard de la taille du groupe, qui exploite une soixantaine d’hôtels (employant 1 800 salariés), estimés à plus de 800 millions d’euros. Le problème est que la visibilité est très faible. Olivier Carvin assure que ses difficultés sont seulement passagères et n’exclut pas de faire appel de la mise en redressement. Le tribunal de commerce, de son côté, précise n’avoir connaissance « d’aucune situation comptable récente, ni même d’un projet de bilan au 30 septembre 2016 ». Le dossier est encore alourdi par une enquête en cours, confiée à la brigade financière de Marseille, pour des faits présumés d’escroquerie. Olivier Carvin a été placé en garde à vue pendant 46 h en juin dernier, sans mise en examen, précise-t-il.

Une des particularités de Maranatha est d’avoir financé son développement ultrapide (il est devenu le cinquième groupe hôtelier français en quelques années seulement) en faisant appel à l’épargne publique. À travers ses fonds Finotel, il a proposé aux particuliers d’investir dans des hôtels haut de gamme, que Maranatha exploitait, en évoquant des risques minimes et un potentiel de rentabilité de 7 % annuels. Avant la mise en redressement, en 2016 et début 2017, les demandes de sortie d’investisseurs inquiets se sont accumulées dangereusement, se chiffrant en dizaine de millions d’euros. Le groupe n’avait plus les ressources disponibles pour les honorer. Plus que le montant de sa dette, ce sont vraisemblablement ces besoins imminents en liquidité qui ont motivé la décision du tribunal de commerce.

DES MOIS D’ATTENTE À PRÉVOIR

Du fait de la mise en redressement, toutes les demandes de sortie sont gelées. Les particuliers ne peuvent plus récupérer les fonds confiés à Maranatha. Ils devront se manifester rapidement auprès de l’administrateur judiciaire, en tant que créanciers. Pour la suite, différents scénarios sont envisageables, entre la liquidation totale, le rachat en bloc par un investisseur ou la relance de Maranatha. Les hôtels, sous réserve d’inventaire, sont des actifs intéressants, économiquement viables. La vente d’une partie du groupe, avec l’accord des actionnaires, permettrait peut-être aux particuliers de récupérer tout ou partie de leur capital, mais pas avant des mois.

L’affaire, une nouvelle fois, conduit à s’interroger sur la responsabilité des conseils en gestion de patrimoine qui ont proposé les produits Maranatha à leurs clients, y compris après que des alertes sur la santé du groupe ont commencé à circuler. Les premiers courriers envoyés à l’Autorité des marchés financiers à propos de l’opacité des montages d’Olivier Carvin datent de 2011 ! L’ordre des experts comptables de Paca avait également été saisi il y a plusieurs années, certains professionnels s’étonnant de voir Olivier Carvin cumuler dans son cabinet les fonctions d’expert-comptable et d’entrepreneur en hôtellerie. Il avait été rappelé à l’ordre par le Conseil de discipline, qui lui demandait de mettre fin aux mélanges des genres, sans grand succès. À la date du 27 septembre, la page de garde du site d’Olivier Carvin (1) revendiquait toujours sa qualité d’expert-comptable, promettant à ses clients de « choisir la meilleure solution pour une meilleure gestion »

NOTES

(1) www.oliviercarvin.fr
29 septembre 2017

Vélo électrique : la prime saute déjà !

Le gouvernement s’apprête à faire voter la suppression de 200 € d’aide à l’achat d’un vélo électrique. Quelques mois seulement après sa mise en route.

 

La décision a de quoi étonner. Dans son projet de loi de finances 2018 (PLF), le gouvernement a prévu de supprimer l’aide à l’achat d’un vélo à assistance électrique (VAE) à compter du 1er février 2018. Instaurée par le précédent exécutif, la prime n’était en vigueur que depuis le printemps dernier. Le vélo électrique participe pourtant au développement des modes de transports doux, en ville et ailleurs. Il favorise aussi l’activité, même chez des personnes trop âgées ou malades pour pratiquer un sport classique.

Il ne reste donc que quelques mois pour profiter du coup de pouce, accordé sur présentation d’une facture prouvant l’achat d’un vélo électrique (1). Une fois que la prime aura disparu, il restera toutefois des possibilités pour amortir un coût d’acquisition qui reste élevé : de nombreuses municipalités, comme Paris depuis 2009, ont mis en place des subventions pour favoriser le développement du vélo électrique.

 

Source : https://www.quechoisir.org/actualite-velo-electrique-la-prime-saute-deja-n46836/

29 septembre 2017

Retraite : un nouveau service gratuit pour y voir plus clair

En 2016, plus de 610 000 salariés du secteur privé ont fait valoir leurs droits retraite personnels auprès du régime général. Les démarches liées à ce moment de vie spécifique sont encore trop compliquées. Raison de plus pour bénéficier d’un tout nouveau service en ligne, gratuit et intelligent.

 

Avec un âge légal de départ en retraite désormais fixé à 62 ans pour toutes les personnes nées en 1955 ou après, rares sont les futurs retraités qui se préoccupent de leurs droits avant 60 ans, sauf s’ils peuvent prétendre à un départ anticipé au titre d’une longue carrière, d’une invalidité ou d’un handicap. C’est un tort ! Pour booster leur intérêt en amont, dès 55 ans, les trois régimes de base dits alignés, c’est-à-dire le régime général des salariés du secteur privé et des contractuels de la fonction publique (l’Assurance retraite, plus connue sous le nom de Cnav), le régime des indépendants (RSI) et celui des salariés et des exploitants agricoles (MSA) viennent de lancer un service supplémentaire accessible sur Mesdemarchesretraite.fr/lassuranceretraite.

PLUS DE 1,3 MILLION DE PERSONNES ACTIVES CONCERNÉES

De quoi s’agit-il ? D’une nouvelle fonctionnalité gratuite censée vous rassurer quant aux formalités à accomplir, sachant que celles-ci sont nombreuses (vérifications des trimestres et des points acquis auprès de tous les régimes de retraite obligatoires auxquels on a été affilié, régularisation de carrière…), souvent entamées à la dernière minute (à peine quelques mois avant la date souhaitée pour un départ en retraite), parfois chronophages (recherche d’anciens bulletins de paye…). Pire : faute d’un accompagnement personnalisé, il est très facile de s’y perdre et de laisser passer des droits retraite (trimestres ou points selon les régimes obligatoires), ce qui se traduira inévitablement par un manque à gagner.

UN PENSE-BÊTE POUR L’AVENIR 

Précisément, ces formalités sont déroulées année après année, en fonction de la date prévisionnelle que vous devez choisir pour votre départ en retraite : elles peuvent être téléchargées et constituer un véritable pense-bête pour l’avenir. Pour l’obtenir, rien de plus facile, puisque aucune inscription ni aucun identifiant préalables ne sont exigés : il suffit d’indiquer en ligne son nom et sa date de naissance, son numéro de Sécurité sociale et la date souhaitée pour son départ en retraite (60 ans pour une carrière longue, 62 ans, 63 ans ou plus tard…). Les démarches répertoriées valent pour les trois régimes de base, mais aussi pour les régimes complémentaires obligatoires auxquels vous avez pu cotiser du fait de votre carrière professionnelle (Agirc-Arrco pour les salariés du secteur privé, Ircantec pour les contractuels de la fonction publique, etc.). Potentiellement, ce sont plus de 1,3 million de personnes actives âgées de 55 ans ou plus et ayant cotisé en 2015 à l’un des trois régimes de base qui sont concernées.

 

Source : https://www.quechoisir.org/actualite-retraite-un-nouveau-service-gratuit-pour-y-voir-plus-clair-n46768/

28 septembre 2017

Marché interdit de Carrefour : des légumes pas si interdits que ça

De nombreuses semences paysannes sont interdites à la vente car ne produisant pas de légumes suffisamment bien calibrés. Au nom de la préservation de la biodiversité, Carrefour commercialise, en partenariat avec des producteurs bio bretons, des légumes à l’apparence peu homogène issus de ces semences. Légumes habituellement écartés des rayons par la grande distribution elle-même.

 

Quand un géant de la grande distribution part en guerre pour la bonne cause, il n’y va pas par quatre chemins. « Vous êtes privés de milliers de fruits et légumes car la loi interdit la commercialisation de leurs semences. Mais chez Carrefour, ces fruits et légumes, on vous les vend », martèle le dépliant publicitaire de cette campagne d’un nouveau genre, pompeusement baptisée « Le marché interdit ». L’enseigne se pose ainsi en défenseur des semences paysannes, c’est-à-dire sélectionnées et reproduites depuis des millénaires par les paysans dans les champs. « Ces semences paysannes ne figurent pas sur le catalogue officiel car elles ne satisfont pas aux critères d’homogénéité et de stabilité d’une loi qui favorise la standardisation et ne défend pas assez la biodiversité », explique Carrefour, faisant référence au décret n° 81-605 du 18 mai 1981 qui impose un processus unique de sélection et de validation des variétés destinées à l’agriculture professionnelle. Dommage, car « ces fruits et légumes pourraient nous apporter une alimentation riche en nutriments et en goût », déplore l’enseigne, oubliant au passage que les diktats de la grande distribution (légumes bien calibrés, de belle apparence et de longue conservation, à des prix toujours plus tirés) ont une grande part de responsabilité dans l’appauvrissement actuel de la biodiversité cultivée.

Malgré ces rodomontades, l’action de Carrefour sur le terrain reste modeste. Aujourd’hui, moins d’une dizaine de variétés issues de semences paysannes – artichaut camus du Léon, oignon rose d’Armorique, courge butternut kouign-amann, potimarron angélique ou haricot coco du Trégor – sont proposées au rayon fruits et légumes d’une quarantaine de magasins bretons et franciliens. De plus, ces légumes « interdits » ne le sont pas ! Ce sont les semences paysannes qui ne peuvent être vendues. Toutefois, les échanges sont possibles dans le cadre de l’entraide agricole.

Mais qu’importe, si le buzz fonctionne ! Ce qui semble être le cas au vu des dizaines de milliers de signataires de la pétition mise en ligne par l’enseigne demandant l’assouplissement de la réglementation et l’ouverture du catalogue officiel aux semences paysannes.

LES REPROCHES DE L’INTERPROFESSION DES SEMENCES…

Une pierre dans le jardin du Gnis (Groupement national interprofessionnel des semences et plants) qui n’a pas manqué de réagir contre cette campagne visant « à faire croire que le manque de diversité de nos assiettes viendrait des semences » alors que « chaque année, les 3 200 variétés de légumes déjà en vente s’enrichissent de plus de 150 variétés nouvelles », souligne le communiqué de l’interprofession. « En 1971, il y avait moins de 500 variétés. Les nouvelles variétés des sélectionneurs résistent mieux aux maladies et aux parasites pour qu’on puisse limiter ou se passer de produits phytosanitaires. C’est l’un des principaux axes d’amélioration avec les qualités gustatives (melons juteux et sucrés, haricots sans fil ni parchemin, endives moins amères, carottes au cœur bien tendre…), une plus grande tolérance au stress climatique et une plus grande diversité de tailles, de formes et de couleurs ».

… ET L’INDIGNATION DU RÉSEAU SEMENCES PAYSANNES

Sauf qu’il s’agit de « semences industrielles, standardisées, non reproductibles et/ou OGM »,rétorque le Réseau semences paysannes. Rien à voir avec les populations de plantes issues de méthodes de sélection et de renouvellement naturelles, non transgressives et à la portée des paysans. « Ceux-ci entretiennent une diversité sans commune mesure avec les quelques variétés en tête de gondole proposées par Carrefour ou celles mises en avant par le Gnis qui, par un opportunisme éhonté, profite au passage de la vague du greenwashing et se pose lui aussi en chantre de la biodiversité cultivée », s’indigne ce réseau qui regroupe 70 organisations impliquées dans la défense et la promotion de la biodiversité cultivée et des savoir-faire associés.

UNE INITIATIVE EN PARTENARIAT AVEC DES PRODUCTEURS BIO BRETONS

Les deux groupements de producteurs bio bretons, Bio Breizh et Kaol Kozh (« vieux chou » en Breton)  qui fournissent l’enseigne en fruits et légumes de variétés paysannes ont pourtant choisi de lui faire confiance. « Quand les gens de Carrefour sont venus nous voir, on était très méfiants. On a pensé qu’ils voulaient faire un coup de communication et qu’on se retrouverait le bec dans l’eau au bout de quelques mois », explique René Léa, maraîcher bio à Plouescat (29) et président de Kaol Kozh. « Alors nous avons exigé une contractualisation sur une durée de 5 ans, avec un engagement sur des volumes et des prix, car cultiver des semences paysannes coûte plus cher. Et ils ont accepté nos conditions ». Un partenariat qui va au-delà des relations commerciales : la Fondation Carrefour accompagnera financièrement les producteurs dans la création d’une Maison des graines des paysans qui leur permettra de développer et structurer un réseau de production de semences fermières certifiées. « Nous voulons qu’elles puissent entrer dans la légalité. Il ne s’agit pas de tout bouleverser, mais simplement d’ouvrir une petite porte », poursuit René Léa. Un objectif bien trop limité, selon le Réseau semences paysannes, « à l’heure où quelques multinationales (Bayer-Monsanto, DuPont-Dow, et Sygenta-chemchina) sont en passe de breveter l’ensemble de l’alimentation ».

 

Source : https://www.quechoisir.org/actualite-marche-interdit-de-carrefour-des-legumes-pas-si-interdits-que-ca-n46776/

28 septembre 2017

Baumes à lèvres : des composés toxiques dans la moitié des produits testés

Deux résidus nocifs issus d’ingrédients utilisés dans certains produits pour les lèvres se retrouvent dans 10 des 21 références que nous avons testées. Intolérable pour des cosmétiques utilisés par toute la famille, et dont de petites quantités peuvent être ingérées.

 

Des produits de parapharmacie, une marque à l’image « verte » bien ancrée, une autre si populaire qu’elle est, pour certains, devenue synonyme de « stick pour les lèvres »… les baumes à lèvres que nous déconseillons d’acheter pourraient sembler au-dessus de tout soupçon. Nous y avons pourtant retrouvé deux types de résidus qui n’ont rien à y faire. Même l’organisme qui chapeaute les fabricants de cosmétiques les avait avertis dès 2004 : une famille de résidus, les Moah (1), ne doit plus se retrouver dans les produits, l’autre, certains Mosh (2), est tolérable mais à condition qu’on en retrouve moins de 5 %. Or, dans près de la moitié des baumes à lèvres de notre test, les deux cohabitent, le deuxième étant présent à des teneurs allant jusqu’à 41 %. Cette double présence se vérifie dès lors que les fabricants utilisent des huiles minérales ou des hydrocarbures de synthèse.

Si Moah et Mosh sont indésirables, c’est que les uns sont cancérogènes tandis que les autres peuvent s’accumuler dans le foie et les ganglions lymphatiques et y provoquer des réactions inflammatoires dont on ignore les conséquences exactes. En raison de cette toxicité, huiles minérales et hydrocarbures de synthèse sont interdits dans l’industrie alimentaire. S’ils sont parfois présents dans les aliments, c’est principalement en raison de contaminations fortuites par l’encre des emballages. Au contraire, les fabricants de cosmétiques peuvent en introduire dans leurs formulations, y compris dans les produits pour les lèvres qui sont pourtant susceptibles d’être ingérés. Ils sont alors repérables (voir le point 13 de notre liste des molécules toxiques à éviter) sur les listes d’ingrédients lorsqu’elles sont disponibles et lisibles. Mais certains fabricants, bio ou conventionnels, s’en passent très bien, utilisant à la place de la cire d’abeille ou diverses huiles végétales. Une option dont tous les professionnels devraient s’inspirer. Utilisés par toute la famille, enfants et femmes enceintes compris, les baumes à lèvres devraient être au-dessus de tout soupçon.

LES BAUMES À LÈVRES DÉCLASSÉS DE NOTRE TEST

Uriage – Stick lèvres hydratant
Aptonia – Stick lèvres hydratant
Le Petit Marseillais nutrition – Soin lèvres desséchées
Avène Cold Cream – Stick lèvres nourrissant
Boiron Homéostick – Baume à lèvres au calendula
La Roche Posay Nutritic – Soin transformation lèvres desséchées
Carmex – Classic Moisturing Lip Balm
Labello – Original Classic Care
Garnier Ultra doux Trésors de miel – Baume à lèvres nourrissant
Yves Rocher Macadamia

Baumes à lèvres déclassés

NOTES

(1) Mineral oil aromatic hydrocarbons ou hydrocarbures d’huiles minérales aromatiques.
(2) Mineral oil saturated hydrocarbons ou hydrocarbures d’huiles minérales saturés.
27 septembre 2017

Compteur électrique Linky (infographie) : vous et le compteur Linky

Depuis plus d’un an que le nouveau compteur Linky remplace peu à peu les anciens modèles, il fait beaucoup parler. Que Choisir a voulu savoir ce qu’en pensaient les ménages déjà équipés. 6 750 abonnés à notre newsletter ont souhaité participer à cette enquête de satisfaction, preuve des interrogations qu’il suscite. Tous ne l’avaient pas encore à leur domicile, mais plus de 2 000 lecteurs équipés ont répondu à notre questionnaire de façon détaillée et argumentée.

 

LE PROFIL DES PARTICIPANTS ÉQUIPÉS D’UN COMPTEUR LINKY

70 % des participants habitent en maison individuelle, 30 % en appartement. 56 % d’entre eux sont en abonnement de base, 44 % en option heures pleines/heures creuses. Dans 50 % des cas, le compteur se trouve à l’extérieur du logement, c’est conforme à la répartition des compteurs sur le plan national. Les lieux d’habitation sont eux aussi assez concordants avec la carte de déploiement du programme Linky telle qu’elle est présentée par Enedis.

L’INTERVENTION DU TECHNICIEN

Un usager sur 5 n’était pas à son domicile quand le compteur a été changé, et seulement 1 installateur sur 2 conseille d’éteindre ou de débrancher des appareils avant son intervention. Ces situations peuvent expliquer pas mal de pannes et de dysfonctionnements. Il arrive en effet que la mise hors tension brutale grille le moteur d’un matériel un peu ancien, les cartes électroniques sensibles, ou déprogramme des équipements.

LES PROBLÈMES PROVOQUÉS PAR LE COMPTEUR LINKY

Si 74 % des participants n’ont constaté aucun changement après la pose du compteur Linky, 26 % subissent au moins un dysfonctionnement. Un ménage sur 4 qui rencontre des problèmes consécutifs à son installation, c’est beaucoup !

12 % se plaignent de la porte du coffrage qui ne ferme plus. Quand le compteur se situe dans l’entrée d’un appartement ou d’une maison, l’esthétique en prend un coup et les risques d’accident sont bien réels. Ce problème concerne des logements équipés d’origine d’un compteur électronique, il est moins épais que le nouveau Linky. Enedis a tardé à admettre le problème, il n’est pas résolu.

Le compteur qui disjoncte à tout bout de champ, les lampes tactiles qui deviennent incontrôlables, les appareils ou le cumulus qui ne fonctionnent plus normalement font aussi partie des problèmes recensés après l’installation du compteur Linky.

Mais globalement, certaines catégories d’usagers sont particulièrement affectées. C’est le cas des abonnés en 3 kVA, leur installation disjoncte beaucoup plus souvent, c’est aussi le cas des abonnés en option heures pleines/heures creuses et de ceux qui ont des compteurs triphasés.

LE PREMIER BILAN DES CONSOMMATEURS ÉQUIPÉS

Le bilan est clairement négatif, les ménages équipés sont 69 % à juger leur compteur Linky « inutile ». D’ailleurs, 30 % n’ont même pas droit au relevé de consommation automatique, ils jonglent encore entre autorelevé, factures estimées ou passage d’un releveur !

En revanche, la peur de Linky est rare, seuls 3 % s’inquiètent des émissions d’ondes électromagnétiques et 1 % de la communication de données personnelles.

Source : https://www.quechoisir.org/actualite-compteur-electrique-linky-infographie-vous-et-le-compteur-linky-n46704/

26 septembre 2017

Facebook (vidéo) : sécurisez votre profil

Né en 2004 dans une chambre d’étudiant de l’université Harvard (Massachusetts), Facebook rassemble aujourd’hui 2 milliards d’utilisateurs autour de la planète, dont 33 millions en France. Ce gigantesque réseau social est gratuit pour les utilisateurs. L’entreprise, cotée en Bourse, tire quasi exclusivement ses revenus de la vente de publicité en ligne. Elle est donc très intéressée par vos données personnelles, qui permettent d’affiner les profils publicitaires et donc d’attirer les annonceurs. Sans une bonne configuration de votre compte, vous risquez de dévoiler beaucoup d’informations personnelles à la vue de tous, amis ou pas. Nos conseils, en vidéo, pour ne pas trop en dire sur votre vie privée.

 

 

Source : https://www.quechoisir.org/conseils-facebook-video-securisez-votre-profil-n6683/

25 septembre 2017

Dépassements d’honoraires : l’action de la sécu inefficace

Pour limiter les dépassements d’honoraires, l’assurance maladie a mis en place un système d’incitations à destination des médecins qui coûte bien plus cher qu’il ne rapporte.

 

La Cour des comptes, dans son rapport annuel sur la sécurité sociale, rendu mercredi 20 septembre, confirme les craintes de l’UFC-Que Choisir : la politique menée contre l’inflation des dépassements d’honoraires chez les médecins coûte cher à la collectivité, pour un effet limité. Selon les calculs publiés, pour éviter 1 euro de dépassement, l’assurance maladie dépenserait 10 euros. Ce chiffre recouvre la prise en charge d’une partie des cotisations sociales des médecins, en échange d’un engagement à limiter leurs tarifs, et la revalorisation de certains actes.

Le jeu en vaut-il la chandelle ? Pas vraiment. L’assurance maladie se vante régulièrement d’un léger recul du taux moyen de dépassement, passé de 55 % en 2011 à 51,4 % en 2015, mais la Cour des comptes note à juste titre que le nombre de médecins autorisés à pratiquer des dépassements d’honoraires ne cesse d’augmenter, les nouveaux installés choisissant massivement d’exercer en secteur 2. En conséquence, le total des dépassements a atteint 2,4 milliards d’euros en 2015, contre 1,9 milliard en 2009. L’enveloppe qui reste à la charge des ménages est donc considérable, et constitue un frein certain à l’accès aux soins : dans de nombreuses régions, la plupart des spécialistes pratiquent des dépassements d’honoraires et les patients n’ont plus la possibilité de se faire soigner aux tarifs sécu.

Pour améliorer la situation, la Cour des comptes approuve les positions de l’UFC-Que Choisir. Elle évoque la possibilité de conditionner l’installation dans les zones déjà bien fournies en médecins à l’engagement d’appliquer les tarifs de l’assurance maladie. Et, à l’inverse, d’autoriser des dépassements d’honoraires encadrés aux médecins qui décideraient d’exercer dans les territoires sous-dotés.

25 septembre 2017

Mediator : les laboratoires Servier condamnés en cassation

Une victime du Mediator (benfluorex), qui en avait pris pendant trois ans juste avant son retrait du marché, vient d’obtenir la reconnaissance définitive de la responsabilité des laboratoires Servier dans son état de santé.

 

C’est une première : après le tribunal de grande instance de Nanterre et la cour d’appel de Versailles, la Cour de cassation vient de reconnaître, cette fois définitivement, la responsabilité des laboratoires Servier dans l’état de santé d’une patiente ayant pris du Mediator sur une période de trois ans. Pour son avocate, Me Martine Verdier, il s’agit d’une décision cruciale : « Les laboratoires Servier ne peuvent plus invoquer l’exonération de responsabilité pour risque de développement, c’est-à-dire affirmer qu’ils ignoraient la nocivité de leur médicament. La Cour a validé les études internationales qui signalaient dès 1998 les dangers du Mediator, et qui ont conduit à son retrait du marché dans d’autres pays européens et en Suisse », souligne-t-elle. La France a attendu 2009 pour franchir le pas. Concrètement, étant donné les alertes, la notice du Mediator aurait dû mentionner les risques d’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) et de valvulopathie cardiaque. La patiente a obtenu une indemnisation de 7 650 euros.

PROCÈS AU PÉNAL À VENIR

L’arrêt de la Cour de cassation intervient quelques jours après que les juges d’instruction du pôle de santé publique de Paris ont rendu leur ordonnance de renvoi dans le volet pénal de l’affaire Mediator. Plus rien ne s’oppose à l’organisation d’un grand procès pour les milliers de victimes de cet anorexigène. Il était temps ! Les laboratoires Servier seront jugés notamment pour tromperie aggravée, escroquerie, blessures et homicides involontaires. L’ordonnance de renvoi détaille précisément comment le fabricant a, dès les années 1960, dissimulé la vraie nature du Mediator, en s’obstinant à le faire passer pour un antidiabétique, alors qu’il s’agissait d’un coupe-faim de la famille des amphétamines. Mais les laboratoires Servier ne seront pas seuls sur les bancs des accusés. Sans surprise, l’Agence nationale du médicament (ANSM), à l’époque nommée Afssaps, est poursuivie pour blessures et homicides involontaires, pour n’avoir pas su voir clair dans le jeu de la firme. La passivité de l’agence et son incapacité à prendre en compte les alertes sont pointées du doigt. Même si, soulignent les juges d’instruction, ses fautes ne sont pas intentionnelles.

L’UFC-Que Choisir est partie civile dans ce dossier judiciaire.

 

Source : https://www.quechoisir.org/actualite-mediator-les-laboratoires-servier-condamnes-en-cassation-n46700/

25 septembre 2017

Assurance pour mobile : les trop belles promesses de la SFAM

Démarchage insistant, souscriptions forcées, résiliation compliquée… depuis plusieurs mois, l’assureur SFAM est la cible de nombreuses critiques. Celui qui se présente comme le numéro 1 de l’assurance affinitaire en France paie le prix de sa notoriété, mais aussi de ses pratiques douteuses.

 

Si vous avez prévu d’acheter un produit électronique dans un magasin Fnac ou un smartphonedans une boutique Orange, Bouygues ou SFR, il y a de fortes chances pour que le vendeur vous propose une assurance pour couvrir votre produit en cas de sinistre. Et dans la majorité des cas, ce service sera assuré par la Société française d’assurances multirisques (SFAM). Idem si vous êtes amené à commander en ligne sur les sites CDiscount, Pixmania ou Fnac.com. Vous devriez recevoir dans les jours qui suivent un appel d’un téléopérateur de la SFAM vous proposant de souscrire une assurance. Grâce à plusieurs accords passés avec de gros distributeurs, la SFAM se revendique désormais comme le numéro 1 de l’assurance affinitaire (1) en France et s’offre même le luxe de sponsoriser l’émission d’aventures Koh Lanta sur TF1.

La renommée de la SFAM s’est tellement répandue qu’elle est arrivée aux oreilles de Que Choisir. Ce qui n’est généralement pas très bon signe. Depuis plusieurs mois en effet, les témoignages de clients mécontents s’accumulent sur notre forum. Beaucoup racontent la même histoire. Au moment d’acheter un appareil électronique en magasin, le vendeur leur a proposé de souscrire une assurance avec des arguments très séduisants : le premier mois de souscription gratuit, la possibilité de résilier à tout moment sur simple coup de fil et surtout un remboursement de 30 € sur le prix de l’article acheté. Sauf que beaucoup de ceux qui ont souscrit assurent avoir par la suite eu toutes les peines du monde à faire stopper les prélèvements quand ils ont voulu mettre fin au contrat. « La téléopératrice m’a bien dit que ma résiliation était prise en compte, mais je n’ai jamais reçu l’e-mail de confirmation et 15 jours plus tard, j’ai découvert un prélèvement de 15,99 € sur mon compte », explique une victime parmi beaucoup d’autres.

Du côté de la SFAM, on ne conteste pas les problèmes, mais on assure qu’ils restent très limités. « Les plaintes représentent moins de 0,04 % de nos 200 000 ventes mensuelles, assure Sadri Fégaier, le président du groupe SFAM. Nous suivons cet indicateur de très près et nous réagissons rapidement en cas de problème ». Rapidement, c’est vite dit. Beaucoup de victimes affirment en effet n’avoir vu leur litige résolu qu’après avoir déposé leur témoignage sur le forum de Que Choisir, sur lequel interviennent les équipes de la SFAM.

5 € DE COMMISSION PAR CONTRAT VENDU

« Les contrats SFAM, on en vend énormément, reconnaît un vendeur Fnac que nous avons joint. Il faut dire que l’argumentaire est bien conçu et une fois qu’on l’a déroulé, la plupart des clients sont séduits. Pas mal d’entre eux, notamment parmi les 25-35 ans, comprennent aussi qu’en résiliant avant la fin du premier mois, ils peuvent profiter du remboursement de 30 € sans payer l’assurance»« Les gens viennent acheter un ordinateur et on leur vend une assurance, explique quant à lui le délégué syndical d’un autre magasin Fnac. Dès qu’ils sont rentrés chez eux, ils passent à autre chose et ils oublient d’appeler le service client pour résilier ». Ils se retrouvent alors à payer chaque mois un abonnement qu’ils n’ont pas vraiment voulu et dont ils n’ont pas forcément l’utilité.

Pour vendre encore plus de contrats, certains vendeurs vont jusqu’à cacher au client le fait qu’il souscrit une assurance. Le responsable d’une association locale de l’UFC-Que Choisir, d’ordinaire plutôt méfiant, a été victime de l’un d’eux. « Au moment d’acheter un ordinateur au magasin Fnac Vélizy, le vendeur m’a dit que je pouvais me faire rembourser 30 € en lui fournissant un RIB et en signant sur une tablette numérique. Jamais il ne m’a précisé que je souscrivais une assurance. J’en ai pris conscience le lendemain lorsque j’ai reçu un e-mail de confirmation de la SFAM. J’ai immédiatement appelé pour mettre fin au contrat et envoyé un courrier recommandé. Finalement, la résiliation a été prise en compte, mais je n’ai pas obtenu le remboursement de 30 € qui m’avait été promis. » « Les vendeurs ont une pression énorme de la part de leurs managers pour caser un maximum ces assurances qui rapportent beaucoup d’argent à l’enseigne, raconte le délégué syndical. Sans compter que le vendeur touche une commission de 5 € bruts sur chaque contrat qu’il vend à condition que le client ne le résilie pas dans le premier mois. Quand il y a une carotte, il peut y avoir des dérives, surtout quand les salaires de base sont faibles ».

La SFAM assure avoir recruté une équipe de 60 personnes chargée de superviser le travail des vendeurs. Pas sûr que l’objectif soit atteint. « Ces coachs sont surtout là pour nous aider à vendre plus », assure le délégué syndical. « Il y en a un en ce moment dans notre magasin. Il est plus là pour nous aider à enregistrer les souscriptions qu’à encadrer le discours des vendeurs », confirme son collègue.

UN DÉMARCHAGE PAR TÉLÉPHONE BIEN RÔDÉ

Si l’argumentaire fait mouche en magasin, il fonctionne aussi très bien en cas de démarchage téléphonique. Nous avons pu écouter le contenu de l’appel qu’a reçu un consommateur après avoir acheté un jeu en ligne. Si le téléopérateur ne cache pas le fait qu’il vend une assurance, son discours fait miroiter un privilège. « Votre commande vous rend éligible à un remboursement de 30 € ainsi qu’à 1 mois d’assurance offert et sans engagement, expliquait-il. Notre but, c’est de nous faire connaître du public. Vous pouvez donc l’essayer et je vous rappellerai dans 20 jours pour faire le point ». Sans aucune certitude qu’il le fasse vraiment.

Qu’il s’agisse de la SFAM ou de ses concurrents, la méfiance s’impose dès que l’on parle d’assurance pour téléphone mobile ou qu’un vendeur présente une offre trop alléchante, y compris dans une enseigne renommée. L’UFC-Que Choisir a d’ailleurs déjà mis en garde les consommateurs contre ce genre de services dont les contrats sont trop souvent truffés d’exclusions et difficiles à résilier. Alors avant de souscrire, mieux vaut étudier précisément toutes les conditions de l’offre et ne pas se laisser aveugler par un hypothétique remboursement.

NOTES

(1) Assurance en lien avec l’univers d’un produit ou d’un service.
21 septembre 2017